Communiqué de l’association S-eau-S : http://seaus.free.fr/spip.php?article1859


L’entreprise Total vient d’annoncer
 la mise en service de la centrale électrique au gaz de Landivisiau en février 2022. Sa direction annonce qu’elle émettrait 500 000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Même si ce chiffre est de moitié inférieur au 1 million de tonnes évoqués dans de précédentes estimations, il correspond encore à l’équivalent de l’émission annuelle de 200 000 automobiles ou à celle de 100 000 logements chauffés au gaz qui, eux par contre, seront interdits à partir de 2022 au moment même où le centrale est supposée commencer à fonctionner.

Cette annonce arrive peu de temps après que l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) vient de dénoncer le non respect de la France de ses engagements de 2015 en matière de lutte contre le dérèglement climatique : dépassement de 12 % de la consommation d’énergies fossiles et profond retard dans la mise en œuvre d’énergies renouvelables. Ce constat s’ajoute au dernier rapport des experts du Haut Conseil Pour le Climat qui notaient le retard accumulé par la France, et demandaient le doublement du rythme de réduction annuelle des émissions de CO2. Un retard qui a amené le tribunal administratif de Paris en février 2021 à reconnaître l’État responsable de manquements dans la lutte contre le réchauffement climatique. Comment alors accepter l’autorisation de produire, donnée à une centrale qui viendra encore aggraver ce retard, et dont l’utilité est largement contestable.

Il faut se souvenir que ce projet, qui date de 2010, prétendait répondre à de prétendus risques de « black-out » qui, ni dans le passé ni depuis cette date, n’ont été sérieusement observés. A répondre également à une hypothèse d’augmentation massive de la consommation d’électricité qui elle aussi s’est révélée fausse. Entre temps la distribution a été sécurisée par une interconnexion entre Lorient et Saint-Brieuc, un lien avec l’Irlande productrice d’énergie éolienne est en voie de réalisation et des projets d’éoliennes offshore sont programmés tant au nord qu’au sud de la Bretagne.

Il est certain que le projet de Landivisiau n’aurait jamais pu aboutir s’il avait été proposé aujourd’hui . Ses promoteurs auraient été mieux inspirés de consacrer les 400 millions d’euros consacrés à sa construction à des opérations de rénovations thermiques de l’habitat et au développement des énergies renouvelables, activités qui sont, elles, réellement productrices d’emplois locaux.

On peut regretter que les efforts des associations pour qu’il soit mis fin à ce projet climaticide n’aient pas connu le succès malgré la valeur de leurs arguments en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et contre la pollution de l’air. Aujourd’hui l’actuel président du Conseil Régional de Bretagne déclare, au sujet de la centrale, que « moins elle fonctionnera, mieux ce sera ». Nous prenons acte de cette déclaration et espérons qu’il agira pour qu’il en soit ainsi. La logique cependant aurait voulu qu’elle ne fonctionne pas du tout et donc qu’elle ne soit pas construite.


Voir dans le Télégramme.

https://www.letelegramme.fr/finistere/landivisiau/centrale-au-gaz-de-landivisiau-s-eau-s-denonce-un-outil-polluant-06-12-2021-12882970.php