Centrale à gaz : un projet archaïque

Par « Landivisiau Doit Dire Non à la Centrale » et « Force 5 »

Contre Compagnie Electrique de Bretagne (CEB) (Direct Energie Génération et Siemens Project Ventures)

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  1. Pourquoi nous opposons-nous à ce projet de centrale à gaz ?

Un projet de centrale à cycle combiné gaz est en cours de réalisation à Landivisiau, en Bretagne. Malgré l’absence de débat public contradictoire réclamé plusieurs fois de façon officielle, une enquête publique partiale, les élus locaux, appuyés par l’Etat, agissent de manière à imposer une installation dont l’utilité est contestée, aux points de vue économique, énergétique et d’impact sur la santé. L’association Force 5 soutient l’association « Landivisiau Doit Dire Non à la Centrale » et agit en justice pour faire annuler ce projet d’un autre âge.

 

Présentation du projet de centrale à gaz

 

Le projet de centrale à cycle combiné gaz (CCCG) à Landivisiau, dans le Finistère en Bretagne, consisterait en  une unité de production électrique de 446 MW fonctionnant avec une énergie fossile : le gaz naturel, que la France importe en quasi- totalité.

Pour alimenter la centrale en gaz naturel, un nouveau gazoduc enterré sur 20 km environ, relierait le site de Landivisiau à la canalisation existante dans le secteur de la commune de Saint-Urbain.

L’électricité produite par la CCCG serait ensuite transportée vers le poste de raccordement au réseau, situé à La Martyre, grâce à une ligne à très haute tension (THT) de 225 000 volts longue d’environ 18 km, qui serait également enfouie.

Il serait également nécessaire de construire un nouveau gazoduc de 111 km, entre Pleyben dans le Finistère et Plumergat dans le Morbihan, afin de renforcer le réseau existant.

Carte Bretagne

Le gazoduc et la ligne à très haute tension traverseraient la vallée de L’Elorn, vallée classée zone NATURA 2000 pour sa biodiversité.

Cette centrale à cycles combinés gaz porterait atteinte à l’environnement, présenterait des risques en termes de santé publique et serait un gâchis d’argent public.

L’association « Force 5 », association agréée pour la protection de l’environnement, soutient l’association locale « Landivisiau Doit Dire Non à la Centrale » et agit en justice pour stopper ce Grand Projet Inutile Imposé, qui fait partie de la centaine de projets nuisibles recensés par France Nature Environnement (FNE)

 

La centrale à cycle combiné gaz : un projet dangereux industriellement et sanitairement

 

Le site de cette centrale se trouverait dans la zone artisanale de la commune, à un peu plus d’un kilomètre à vol d’oiseau du clocher de l’église. Près de 10 000 habitants vivent à Landivisiau. A proximité immédiate existent 3 écoles primaires, un complexe sportif, des entreprises où travaillent environ un millier d’employés, et en particulier un établissement accueillant des personnes à santé fragilisée.

Carte ville de Landivisiau

 

Il faut savoir qu’un grave accident est survenu le 07/02/2010 dans une centrale électrique à gaz similaire à Middletown, dans le Connecticut, aux Etats Unis, faisant 5 morts et plusieurs blessés. L’explosion d’une conduite de gaz fut à l’origine de l’accident. Même si la probabilité d’occurrence d’un tel accident est faible, elle n’est néanmoins pas nulle et elle a été examinée dans l’étude d’impact. Toutefois celle-ci se veut rassurante. A Fukushima aussi, tout devait bien se passer…

centrale à gaz de Middletown

 

Alors qu’il est urgent, et plus personne ne le conteste, de lutter contre le réchauffement climatique, la centrale impliquerait un rejet massif de vapeur d’eau dans l’atmosphère, vapeur chargée de polluants présentant des risques en termes de santé publique, et de gaz à effet de serre.Concernant les polluants qui seraient rejetés dans l’atmosphère, l’étude d’impact fournit les quantités suivantes :

 

Pour 1 heure de fonctionnement

à pleine puissance 100 % régime établi

Pour une séquence de démarrage à froid
Débit NOx (oxydes d’azote) 137,18 kg/h 204,32 kg/h
Débit CO (monoxyde de carbone) 233,18 kg/h 6004,32 kg/h
Débit SOx (Oxydes de soufre) 27,404 kg/h 60,096 kg/h
Débit poussières 27,41 kg/h

 

L’étude d’impact mentionne que la quantité estimée de dioxyde de carbone (CO2) rejetée dans l’atmosphère en fonctionnement de base de la turbine à gaz serait de 186 tonnes par heure.

L’étude d’impact mentionne également, qu’en considérant l’hypothèse majorante d’un fonctionnement de 8000 heures par an :

– la quantité annuelle de CO2 rejetée serait de l’ordre de 1,49 million de tonnes ;

– la quantité annuelle de NOx rejetée serait de l’ordre de 1 100 tonnes.

Comme on pouvait s’y attendre, les documents présentés lors de l’enquête publique en octobre 2014 se veulent rassurants et concluent, notamment, que les rejets en particules fines resteront bien en-deça des seuils réglementaires. Or, ces seuils ont déjà été plusieurs fois dépassés en février, mars et décembre 2015 et ont fait l’objet d’alertes officielles, du seul fait de la circulation routière. Les rejets de la centrale dégraderont de manière substantielle une qualité de l’air, qui n’est déjà pas brillante. En effet, le rapport sénatorial « Pollution de l’air : le coût de l’inaction », rendu public le 15 juillet 2015, évalue à plus de 100 milliards d’euros et 42 000 morts prématurées par an l’impact pour la France de la pollution atmosphérique. A supposer même que ces chiffres soient surestimés et qu’il faille les diviser par 2, ils n’en restent pas moins calamiteux. Alors, de qui se moque-t-on ?

Dans le même temps, la France a organisé, fin 2015, la conférence mondiale sur le climat car elle se prétend actrice de premier plan dans la lutte contre le dérèglement climatique. Pourtant, en ayant lancé un appel d’offres et en octroyant toutes les autorisations nécessaires à l’implantation de cette centrale, les pouvoirs publics agissent à l’inverse. Ils doivent impérativement mettre leurs actes en concordance avec leurs discours lénifiants et diminuer l’utilisation d’énergies fossiles et non pas de l’augmenter. Car les citoyennes et citoyens ne supportent plus ce double langage, érigé en art de gouverner.

 

Un projet coûteux pour la collectivité

 

Ce projet coûtera cher aux consommateurs :

  • Partout en Europe, de telles centrales à gaz, économiquement non rentables, ferment, sont mises sous cocon ou sont à vendre si elles ne bénéficient pas de subventions publiques.La Compagnie Electrique de Bretagne(CEB) détenue par Poweo Direct Energie Génération, le propriétaire de la centrale, percevrait un véritable pactole sous la forme d’une prime publique annuelle pendant une période de 20 ans, renouvelable une fois, que la centrale tourne ou pas. Bien évidemment, cette prime serait évolutive dans le temps comme indiqué dans le tableau suivant (Source : dossier ICPE de février 2014 consultable lors de l’enquête publique) :
Année Montant de la prime (en euros) Année Montant de la prime (en euros)
2016 10 988 000 2027 54 058 000
2017 44 719 000 2028 55 181 000
2018 45 515 000 2029 56 343 000
2019 46 339 000 2030 57 546 000
2020 47 192 000 2031 58 791 000
2021 48 074 000 2032 60 079 000
2022 48 988 000 2033 61 413 000
2023 49 933 000 2034 62 793 000
2024 50 912 000 2035 64 222 000
2025 51 925 000 2036 49 093 000
2026 52 973 000
Total 1 077 077 000 Soit 1 milliard  et 77 millions d’euros …

 

A cette prime, il faudrait ajouter les revenus issus de la vente de l’électricité sur le réseau et les revenus du contrat d’achat à long terme. Les actionnaires de Poweo Direct Energie Génération peuvent se frotter les mains : l’affaire est juteuse…

Cette prime publique représenterait 60 % du chiffre d’affaires généré par la centrale et serait financée en partie par le marché de capacité. Or, le marché de capacité, opérationnel à partir de 2016, sera intégralement répercuté sur la facture d’électricité des consommateurs.

La partie de la prime publique non financée par le marché de capacité serait prélevée sur la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité), cette taxe « fourre-tout », que la plupart des consommateurs paient en s’acquittant de leurs factures d’électricité. Or, la croissance de la CSPE est inquiétante et n’augure rien de bon pour les consommateurs (Voir courbe ci-dessous) :

Courbe évolution CSPE

Le 1er janvier 2016, le montant de la CSPE est passé à 22,5 €/MWh; ce qui, selon la CRE, représente 16 % de la facture moyenne TTC d’un client résidentiel. Sauf, une réforme législative majeure, la CSPE devrait continuer à croître.

En effet, avec les déboires financiers de l’EPR de Flamanville, le « sauvetage » d’AREVA, le « grand carénage » des centrales nucléaires suite à l’accident de Fukushima, et surtout son endettement colossal de 55 milliards d’euros en 2015 (en attendant mieux dans les mois qui viennent…), EDF est à l’agonie. Et on peut compter sur les pouvoirs publics pour ponctionner toujours plus les consommateurs pour essayer de vainement renflouer le Titanic.

Voir article Médiapart complémentaire sur la CSPE : http://www.nonalacentrale.fr/?p=5057

 

 

  • Ce projet nécessiterait la construction d’un nouveau gazoduc de 111 km entre le Sud et le Nord de la Bretagne, dont le coût est estimé à environ 100 millions d’euros (hors taxes). Comme toujours dans ce genre d’affaires, le coût initial dérape et sera à multiplier par 1,5 voire 2. Or, l’endettement net de GRTgaz est parti dans une dangereuse spirale inflationniste (Source : GRTgaz) :

– 2 813 millions d’euros en 2011

– 3 185 millions d’euros en 2012

– 3 524 millions d’euros en 2013

La construction de ce gazoduc grèverait encore plus cet endettement qui est répercuté, in fine, sur les factures de gaz des consommateurs. Sur le moyen terme, cette facture ne peut que croître, même si des inflexions ponctuelles ont lieu du fait du ralentissement économique mondial.

Notons enfin que l’Autorité Environnementale, instance du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, présidée par la ministre de l’environnement, dans son avis du 14/05/2014, s’est interrogée sur l’opportunité de cette nouvelle canalisation : « Cette canalisation n’aurait de raison d’être que si la centrale à cycles combinés gaz de Landivisiau (CCCG) voyait le jour ». Ce qui est une manière polie de réfuter l’argument selon lequel ce nouveau gazoduc servirait à desservir de potentiels gros consommateurs de gaz dans le Finistère. L’autorité environnementale est bien consciente de la désindustrialisation du Finistère…

 

Un projet inutile

 

Ce projet est porté par l’Etat et la région Bretagne, soutenus par les chambres de commerce et d’industrie.

Tous les partisans du projet répètent pour effrayer les populations « déficit électrique en Bretagne, pics de consommation, black-out, coupures de courant durant les périodes très froides ». Or, les faits sont têtus et contredisent ces arguments démagogiques et mensongers : d’importantes coupures  de courant, survenues le 30 juin 2015 en région Pays de Loire et dans 4 départements de la région Bretagne,  ont eu lieu en pleine période de chaleur et non de froid (incendie de transformateurs). Et paradoxalement, le Finistère a échappé à ces incidents. Comme les associations ne cessent de le répéter : s’il  y a problème, ce n’est pas de production, mais bien de réseau.

Le mensonge ne date pas d’aujourd’hui. Il y a plus de trente ans, au moment où ils voulaient implanter une centrale nucléaire à Plogoff, les mêmes acteurs utilisaient déjà le chantage du « retour à la bougie » et « de la création d’emplois »… Ils espèrent par ce grossier mensonge, sans cesse rabâché et jamais prouvé, tromper les citoyens et ainsi justifier leur décision autoritaire.

Cette CCCG a été présentée au départ comme le meilleur outil de production d’électricité permettant de faire face aux pics de consommation durant les périodes très froides en hiver. Puis de centrale d’appoint, elle est rapidement passée à une centrale de semi-base, c’est-à-dire fonctionnant entre 3 500 et 6 000 heures. Dans l’étude d’impact, sa durée de fonctionnement a même été majorée jusqu’à 8 000 heures par an. Les justifications des porteurs du projet étaient que la Bretagne, ne produisant que de l’ordre de 8 % de l’électricité qu’elle consommait, devait améliorer son autonomie énergétique et devait avoir son unité de production d’électricité.

La réalité est différente : cette unité de production électrique n’est justifiée que pour mettre l’Etat français  en conformité avec les directives de Bruxelles concernant la libéralisation du marché de l’électricité. Direct Energie a été retenu lors de l’appel d’offres lancé par l’Etat en juin 2011, alors que Direct Energie n’avait jamais construit de centrale à gaz. Avant le site de Landivisiau, le site de Ploufragan dans les Côtes d’Armor (Bretagne) avait été pressenti en 2009 pour accueillir une CCCG, 2 fois moins puissante que celle prévue à Landivisiau. Face à la mobilisation des citoyens et des élus, ce projet a été abandonné. Cet abandon est l’illustration parfaite que le choix d’implanter la centrale à Landivisiau ou quelque part en Bretagne est un choix politique et non un choix technique : la consommation électrique en Bretagne baisse, comme le montrent les courbes tirées du bilan électrique 2014 de RTE pour la région Bretagne :

Courbes bilan électrique 2014 RTE

Le dernier bilan électrique pour la région Bretagne publié par RTE montre :

  • Une baisse en 2014 de 6,10% par rapport à 2013 de la consommation d’électricité liée notamment au facteur météo.
  • Une légère baisse en données corrigées des facteurs météo de 0,70%, tout comme celle de la France métropolitaine.

Cette tendance à la baisse n’est pas passagère. Elle s’inscrit dans un mouvement de fond qui touche toute l’Europe, comme le montre le diagramme des consommations électriques, publié dans le dernier document de synthèse de l’ENTSO-E :

Diagrammes consommations électriques

Cette décroissance s’explique essentiellement par 2 facteurs :

– le ralentissement économique et la délocalisation de certaines industries hors de la zone ENTSO-E ;

– l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, de l’éclairage et des appareils électriques.

En vérité, l’Europe est en situation de surcapacité électrique.

Pour en revenir à la Bretagne et contrairement à ce que veulent faire croire certains, il n’y a ni urgence, ni nécessité à lancer la construction de cette centrale. C’est ce que démontre, chiffres à l’appui, le scénario électrique alternatif du collectif Gaspare (Garantir l’Avenir Solidaire par l’Autonomie Régionale Energétique).  De plus, les coupures de courant survenues le 30 juin 2015 corroborent bien le fait que la Bretagne connaît un problème de réseau et non de production.

 

 

 

Un projet imposé

 

L’annonce officielle de ce projet d’implantation à Landivisiau a été faite le 29 février 2012 par Eric Besson, le ministre de l’industrie et de l’énergie de l’époque.

Ce projet aurait dû, en amont de cette prise de décision, faire l’objet d’un débat public contradictoire ouvert à tous. Les citoyens auraient dû  être informés sur un projet qui va les concerner de très près pendant une durée minimum de 20 ans, voire 40 ans, si le contrat est renouvelé. Ce débat réclamé auprès de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a été refusé au prétexte que le projet n’atteignait pas le seuil financier requis. La démocratie la plus élémentaire a été une nouvelle fois bafouée par un saucissonnage artificiel des coûts cumulés de la centrale et de ses raccordements gazier et électrique.

La commission, désignée par le tribunal administratif de Rennes, a procédé à une enquête publique du 15/9/2014 au 31/10/2014. Dans ses conclusions, elle a fait preuve d’une très grande partialité, en refusant une nouvelle fois le débat public contradictoire qui était demandé, et en émettant un avis favorable, alors que près de 2 500 contributions étaient opposées au projet, contre à peine 400 favorables. Par ailleurs, la présidente de la commission d’enquête ne s’est livrée à aucune analyse critique des différents éléments de ce dossier et s’est contentée de retranscrire in-extenso ce que lui dictait Direct Energie. Où est l’indépendance de la justice ? Cette  mascarade d’enquête publique est du « foutage de gueule caractérisé » et ne sert qu’à faire passer la pilule de l’implantation de la centrale, auprès d’une population qui lui est très majoritairement hostile.

 

2.  L’histoire en étapes

  • 14/12/2010

Co-signature par l’Etat, la région Bretagne, l’ADEME, RTE et l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat) du pacte électrique breton.

Ce document fixe trois objectifs :

– la maîtrise de la consommation d’électricité ;

– le développement des énergies renouvelables ;

– la sécurisation de l’approvisionnement électrique (renforcement du réseau et création d’une unité de production).

  • 27/06/2011

Lancement de l’appel d’offres pour la construction d’une centrale à cycle combiné gaz de 450 MW dans l’aire de Brest.

  • 27/11/2011

Le conseil municipal de Landivisiau approuve l’implantation d’une centrale électrique.

  • 29/02/2012

Sélection du consortium Direct Energie/Siemens pour la construction de la centrale à Landivisiau.

  • 10/01/2013

Arrêté du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie autorisant la société Direct Energie Génération à exploiter une installation de production d’électricité à Landivisiau.

  • 18/01/2013

Présentation publique, à Landivisiau, du scénario électrique alternatif du collectif Gaspare (Garantir l’Avenir Solidaire Par l’Autonomie Régionale Energétique).

  • 18/03/2013

Recours au tribunal administratif de Rennes contre l’arrêté ministériel du 10/01/2013. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 25/06/2014

Avis de l’Autorité Environnementale sur l’étude d’impact du projet (centrale, gazoduc entre Saint- Urbain  et Landivisiau, ligne THT entre Landivisiau et La Martyre).

  • 09/09/2014

Permis de construire de la centrale accordé par le préfet du Finistère.

  • Du 15/09/2014 au 31/10/2014

Enquêtes publiques sur :

– la centrale

– le gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau

– la ligne THT entre Landivisiau et La Martyre

  • Du 15/09/2014 au 17/10/2014

Enquête publique sur le gazoduc Bretagne Sud entre Pleyben et Plumergat

  • 10/11/2014

Recours au tribunal administratif de Rennes contre le permis de construire de la centrale. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 24/11/2014

Avis favorable de la commission d’enquête pour le gazoduc Bretagne Sud.

  • 23/12/2014

Avis favorable de la commission d’enquête pour l’exploitation de la centrale.

  • 30/01/2015

Arrêté du préfet du Finistère de dérogation pour destruction d’espèces protégées et pour destruction, altération ou dégradation de sites de reproduction ou d’aires de repos d’espèces animales protégées.

  • 28/03/2015

Recours gracieux de l’association « AE2D » contre l’arrêté préfectoral du 30/01/2015.

  • 30/03/2015

Recours hiérarchique de l’association « AE2D » contre l’arrêté préfectoral du 30/01/2015

  • 20/04/2015

Arrêté des préfets du Morbihan et du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc Bretagne Sud entre Pleyben et Plumergat.

  • 22/04/2015

Arrêté du ministère de l’écologie déclarant d’utilité publique les travaux de construction de la ligne THT de 225 000 volts entre La Martyre et Landivisiau.

  • 06/05/2015

Arrêté du préfet du Finistère autorisant la Compagnie Electrique de Bretagne à créer et exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz à Landivisiau

  • 01/06/2015

Arrêté du préfet du Finistère autorisant la société GRTgaz à construire et exploiter le gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau.

  • 01/06/2015

Arrêté du préfet du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau.

  • 01/06/2015

Arrêté du préfet du Finistère instituant les servitudes d’utilités publiques relatives au gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau.

  • 26/06/2015

Recours devant le tribunal administratif de Rennes contre l’arrêté du 20/04/2015 des préfets du Morbihan et du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc Bretagne Sud entre Pleyben et Plumergat. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 06/07/2015

Recours devant le tribunal administratif de Rennes contre l’arrêté du 22/04/2015  du ministère de l’écologie déclarant d’utilité publique les travaux de construction de la ligne THT  de 225 000 volts entre La Martyre et Landivisiau. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 30/07/2015

Recours devant le tribunal administratif de Rennes contre l’arrêté du 01/06/2015 du préfet du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 16/09/2015

Arrêté de la ministre de l’écologie autorisant la société GRTgaz à construire et exploiter la canalisation de transport de gaz naturel ou assimilé dite « Bretagne Sud » entre Pleyben (29) et Plumergat (56).

  • 09/10/2015

Le tribunal administratif de Rennes rejette la requête de l’association « Force 5 » contre l’arrêté du 10/01/2013 du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie autorisant la société Direct Energie Génération à exploiter une installation de production d’électricité à Landivisiau.

  • 13/11/2015

La Commission Européenne annonce l’ouverture de 2 enquêtes approfondies distinctes pour évaluer si le mécanisme de capacité français et l’appel d’offres de la centrale de Landivisiau sont conformes aux règles de l’UE en matière d’aides d’Etat.

  • 12/12/2015

Recours devant la cour administrative d’appel de Nantes contre le jugement du tribunal administratif de Rennes du 09/10/2015 qui a rejeté la requête de l’association « Force 5 » contre l’arrêté du 10/01/2013 du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie autorisant la société Direct Energie Génération à exploiter une installation de production d’électricité à Landivisiau. Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 04/05/2016

Recours devant le tribunal administratif de Rennes contre l’arrêté  du 06/05/2015 du préfet du Finistère autorisant la Compagnie Electrique de Bretagne à créer et exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz dans la zone d’activités du Vern à Landivisiau (Installation Classée Protection de l’Environnement ou I.C.P.E.).Recours engagé par l’association « Force 5 » via un cabinet d’avocats.

  • 15/05/2017

La Commission Européenne autorise le versement d’une aide d’Etat de 94 000 €/MW/an en valeur au 31/11/2011 à la Compagnie Electrique de Bretagne(CEB) pendant 20 ans, à la condition que celle-ci ne puisse valoriser l’énergie  produite par la centrale auprès d’un opérateur qui disposerait sur le marché français de plus de 40% des capacités de production d’électricité, que ce soit via un accord de Tolling ou un accord de vente à long terme de l’énergie produite par la centrale.

  • 15/05/2017

La Cour Administrative d’Appel de Nantes rejette la demande du 12/12/2015 de l’association Force 5 d’annulation du jugement du Tribunal Administratif de Rennes du 09/10/2015 et d’annulation de l’arrêté du 10/01/2013 du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie autorisant la société Direct Energie Génération à exploiter une installation de production d’électricité à Landivisiau.

  • 23/06/2017

Le Tribunal Administratif de Rennes rejette la demande du 26/06/2015 de l’association Force 5 d’annuler pour excès de pouvoir l’arrêté du 20/04/2015 des préfets du Morbihan et du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc Bretagne Sud entre Pleyben et Plumergat.

  • 23/06/2017

Le Tribunal Administratif de Rennes rejette la demande du 10/11/2014 de l’association Force 5 d’annuler le permis de construire.

  • 23/06/2017

Le Tribunal Administratif de Rennes rejette la demande du 06/07/2015 de l’association Force 5 d’annuler l’arrêté du 22/04/2015  du ministère de l’écologie déclarant d’utilité publique les travaux de construction de la ligne THT  de 225 000 volts entre La Martyre et Landivisiau.

  • 23/06/2017

Le Tribunal Administratif de Rennes rejette la demande du 30/07/2015 de l’association Force 5 d’annuler l’arrêté du 01/06/2015 du préfet du Finistère portant déclaration d’utilité publique des travaux de construction et d’exploitation du gazoduc entre Saint-Urbain et Landivisiau.

  • 13/07/2017

Recours au Conseil d’Etat pour demander la cassation et l’annulation de l’arrêt du 15/05/2017 de la Cour Administrative d’Appel de Nantes qui a refusé d’annuler le jugement du Tribunal Administratif de Rennes du 09/10/2015 et  l’arrêté du 10/01/2013 du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie autorisant la société Direct Energie Génération à exploiter une installation de production d’électricité à Landivisiau et pour demander le renvoi du litige à la Cour Administrative d’Appel pour règlement au fond.

(Recours engagé par l’association Force 5 via un cabinet d’avocats)

 

  • 23/08/2017

Recours devant la Cour Administrative d’Appel de Nantes contre le jugement du Tribunal Administratif de Rennes du 23/06/2017 qui a rejeté la requête de l’association « Force 5 » en annulation de l’arrêté interpréfectoral du 20/04/2015 par lesquels les préfets du Morbihan et du Finistère ont déclaré d’utilité publique les travaux de construction et d’exploitation de la canalisation de transport de gaz naturel dite « Bretagne Sud », entre Pleyben et Plumergat.

(Recours engagé par l’association Force 5 via un cabinet d’avocats)

 

  • 27/10/2017

Le Tribunal Administratif de Rennes rejette la demande du 04/05/2016 de l’association Force 5 d’annuler l’arrêté  du 06/05/2015 du préfet du Finistère autorisant la Compagnie Electrique de Bretagne à créer et exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz dans la zone d’activités du Vern à Landivisiau (Installation classée Protection de l’Environnement ou I.C.P.E.).

 

  • 20/12/2017

Recours devant la Cour Administrative d’Appel de Nantes contre le jugement du Tribunal Administratif de Rennes du 27/10/2017 qui a rejeté la requête de l’association Force 5 en annulation de l’arrêté  du 06/05/2015 du préfet du Finistère autorisant la Compagnie Electrique de Bretagne à créer et exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz dans la zone d’activités du Vern à Landivisiau (Installation classée Protection de l’Environnement ou I.C.P.E.).

(Recours engagé par l’association Force 5 via un cabinet d’avocats)

 

3.  Quelles autres solutions pourraient être envisagées ?

La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas.  Les défenseurs du Pacte Electrique Breton (PEB) tirent la couverture à eux et estiment que leurs actions ont permis d’éviter une consommation d’électricité de 230 GWh, durant la période de 2010 à 2013. Ces consommations évitées, créditées au PEB, représenteraient environ 18 % de l’objectif du pacte à l’horizon 2020, fixé à 1200 GWh d’économie d’énergie.

Les actions les plus contributrices porteraient sur les segments « Industries agroalimentaires » (97 GWh soit environ 41 % du gain 2013) et « logement privé » (environ 44 GWh soit 18 % du gain en 2013). Les actions sur le logement social, le patrimoine des collectivités, les élevages et les industries hors industries agroalimentaires contribueraient aux 40 % restants.

Il est certain que le segment « Logement privé » englobant la rénovation thermique des logements et l’éradication du chauffage électrique (les fameux grille-pains) constitue le poste majeur d’action. Or, le contrat de plan Etat-Région Bretagne pour la période 2015 / 2020 ne prévoit que 30 millions d’euros par an pour la transition énergétique. C’est bien peu en regard de la prime annuelle qui serait versée à Poweo Direct Energie, sans compter qu’une partie de ces dotations pour la région partiront en études ou organismes n’apportant pas de valeur ajoutée.

Les économies générées ne sont pas le fait des actions du Pacte Electrique Breton ou le sont à la marge. En vérité, elles résultent tout simplement des fermetures  d’usines agro-alimentaires (exemple usine GAD à Lampaul-Guimiliau) et de l’effet dissuasif des augmentations suivantes du prix de l’électricité :

année

2006

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

2015

évolution des tarifs (HT) réglementés pour les particuliers  

+ 1,7 %

 

+ 1,1 %

 

+ 2 %

 

+ 1,9 %

 

+ 3 %

 

+ 1,7 %

+ 2 %

 

+ 7,50 % (après hausse de janvier et août)

 

+ 5,5 % (après hausse de janvier et novembre)

 

+ 5 %

(après hausse de janv et août)

 

En résumé, l’argent public de la prime serait plus intelligemment utilisé à aider les foyers à isoler leurs logements. Le projet de centrale va donc à l’encontre d’une politique volontariste de maîtrise de la consommation d’électricité. Mais les pouvoirs publics ont-ils cette volonté quand ils ne cessent de faire des volte-face continuelles dans ce domaine ?

En outre, ce projet serait un frein au développement des énergies renouvelables, alors que la Bretagne dispose d’un réel potentiel : énergies marines (les courants, les vagues et les marées), éolien terrestre ou marin, biomasse,  sites éligibles pour la création de STEP marines (Station de Transfert d’Energie par Pompage). A condition que les pouvoirs publics ne leur mettent pas des bâtons dans les roues pour sauvegarder la rente d’EDF comme l’a montré la combien révélatrice affaire de l’île de Sein.

Fin juin 2015, après de multiples rebondissements politiques, les députés ont finalement refusé aux habitants de l’île de Sein de sortir du monopole d’EDF. Il s’agissait de permettre aux îles de moins de 2 000 habitants de sortir du monopole d’EDF et de produire leur propre électricité à partir de différentes énergies renouvelables. Les députés ont, en revanche, voté un amendement confirmant le maintien du monopole d’EDF dans les zones non interconnectées de petites tailles.

En attendant, pour l’île de Sein, le prix de revient du kilowattheure à partir du fioul est de 45 centimes d’euro, contre 12 centimes d’euro pour les kilowattheures éoliens et 34 centimes d’euro pour l’hydrolien. Cherchez l’erreur ! (pour plus d’informations sur ce dernier point : http://www.idsenergies.fr)

Est également révélatrice, l’intervention du préfet de région Bretagne auprès de réseau  de transport d’électricité (RTE) en avril 2014, pour retarder les études d’une éventuelle connexion électrique sous -marine entre la Bretagne et l’Irlande (lire l’article Médiapart ). Cette interconnexion destinée à évacuer l’électricité d’origine renouvelable aurait, selon le préfet, nui au « bon déroulement » de l’enquête publique sur la centrale. D’un côté, l’Etat fait semblant d’écouter les citoyens, et de l’autre, il défend en catimini, les intérêts des promoteurs de la centrale.

Et, cerise sur le gâteau, les énergies renouvelables représentent des milliers d’emplois pérennes et qualifiés, dans une région où les industries agroalimentaires sont moribondes. C’est ainsi que la société Sabella a choisi de faire fabriquer son hydrolienne Sabella D10 entièrement en France.

Hydrolienne Sabella

L’avenir appartient aux énergies renouvelables décentralisées au niveau de l’habitant. Le prix du matériel photovoltaïque et des batteries s’écroule (batteries Tesla Energy et Schneider Electric). On peut donc s’attendre à un phénomène massif de clients qui, soit réduisent drastiquement leur demande d’électricité provenant du réseau, soit le quittent complètement. Dans les deux cas, les conséquences sont tragiques pour les compagnies d’électricité, et toute tentative d’augmentation du prix de l’électricité du réseau pour compenser les pertes ….aura pour effet d’accélérer les envies d’émancipation des clients.

C’est une « spirale de la mort », qui est un excellent processus dans la perspective du développement durable. Les vieux monopolistes de l’énergie ont du souci à se faire. Allons-nous vers un Mai 68 de l’énergie ?